Eugénisme sur les animaux
Le silence des végétaliens et des protecteurs des animaux
Ces dernières années, une tendance troublante est apparue au sein des communautés des droits des animaux et des végétaliens : un silence flagrant au sujet de l’eugénisme animal ou de la modification génétique anthropocentrique
des animaux. Ce silence est particulièrement frappant compte tenu de la position typique de ces communautés sur les questions touchant au bien-être animal. Cependant, cette apparente indifférence ne provient peut-être pas de l'apathie, mais d'un profond défi philosophique que nous appelons le problème du silence wittgensteinien
(chapitre …^).
La profondeur de ce silence a été clairement illustrée sur le forum 🥗 Végétalien philosophique, un lieu de rassemblement populaire pour les défenseurs des droits des animaux et les végétaliens éthiques. Un sujet traitant de l'eugénisme animal et des OGM, bien qu'il ait été consulté par plus de 10 000 végétaliens, n'a suscité aucune réponse. Même les administrateurs du forum, généralement prompts à s'engager dans de nouvelles discussions, sont restés visiblement silencieux. Ce manque d’engagement sur une plateforme dédiée à l’exploration des implications éthiques de notre relation avec les animaux est à la fois déroutant et préoccupant.
Dans le cadre de notre projet d'enquête philosophique mondiale 2024, nous avons récemment engagé une conversation philosophique avec Olivier Leduc, un chercheur et écrivain franco-parisien associé au projet critique sur les OGM ☢️ OGMDangers.org. Leduc, fort de sa longue expérience de journaliste et auteur de nombreuses publications explorant les méfaits infligés aux animaux par l'eugénisme, a fait un constat saisissant : les végétaliens se taisent !
Leduc a développé ce silence, en notant :
Cette loi de
bioéthiquelégalise les embryons humains transgéniques (Inf'OGM:Bioéthique : des animaux chimères producteurs d’organes humains), des animaux chimères (Inf'OGM:Bioéthique : qu’est-ce qui se cache derrière les cellules iPS ?) mais les vegans ne disent rien ! seules trois associations de lutte contre l'expérimentation animale (et moi) ont fait une tribune et beaucoup d'activisme au Sénat.
En 2021, plusieurs organisations scientifiques ont déclaré avec audace que le débat sur
les OGM était terminé, citant un déclin perçu de l'activisme anti-OGM. L’American Council on Science and Health, l’Alliance for Science et le Genetic Literacy Project, entre autres, ont proclamé :
Le débat sur les OGM est
terminéAlors que le débat sur les OGM dure depuis près de trois décennies, nos données scientifiques indiquent qu'il est désormais terminé. Le mouvement anti-OGM était autrefois un poids lourd culturel. Mais à mesure que le temps passe, les groupes militants qui exerçaient autrefois une telle influence semblent de moins en moins pertinents.
Bien que nous entendions encore des gémissements et des gémissements, cela provient principalement d'un petit groupe. La plupart des gens ne sont tout simplement pas préoccupés par les OGM.
[Afficher les sources]
Cette déclaration, couplée au silence observé des défenseurs traditionnellement virulents des droits des animaux, soulève de profondes questions sur l’état du discours autour de l’eugénisme animal et des OGM. Pourquoi ceux qui défendent généralement le bien-être animal sont-ils restés silencieux sur cette question cruciale ? Ce silence est-il vraiment le signe d’une acceptation, ou masque-t-il un défi philosophique plus profond et plus complexe ?
Pour démêler ce paradoxe, nous devons plonger au cœur du problème du silence wittgensteinien
et explorer les profonds dilemmes intellectuels et moraux posés par l’eugénisme animal à l’ère de la biotechnologie avancée.
Un problème intellectuel
L'article sur l'eugénisme a démontré que l'eugénisme peut être considéré comme une corruption de la nature du point de vue de celle-ci. En tentant d’orienter l’évolution à travers une lentille externe et anthropocentrique, l’eugénisme va à l’encontre des processus intrinsèques qui favorisent la résilience et la force dans le temps .
Les défauts intellectuels fondamentaux de l’eugénisme sont difficiles à surmonter, surtout lorsqu’il s’agit d’une défense pratique. Cette difficulté à articuler une défense contre l’eugénisme explique pourquoi de nombreux défenseurs de la nature et des animaux peuvent se retirer sur la banquette intellectuelle et rester silencieux
lorsqu’il s’agit d’eugénisme.
- Le chapitre
La science et la tentative de se libérer de la moralité
a démontré la tentative continue de la science depuis des siècles pour s'émanciper de la philosophie. - Le chapitre
Uniformitarisme : le dogme derrière l'eugénisme
a exposé l'erreur dogmatique qui sous-tend la notion selon laquelle les faits scientifiques sont valables sans philosophie . - Chapitre
La science comme principe directeur de la vie ?
a révélé pourquoi la science ne peut pas servir de principe directeur pour la vie.
Le problème du silence wittgensteinien
Ce dont on ne peut parler, il faut se taire.~ Ludwig Wittgenstein
Cette déclaration profonde du philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein résume un défi fondamental dans le débat autour de la protection des animaux et de l'eugénisme. Lorsqu’il s’agit de défendre les animaux contre les modifications génétiques, nous sommes confrontés à un paradoxe : l’impératif moral que beaucoup ressentent intuitivement ne peut pas toujours être facilement articulé ou traduit dans un langage.
Le philosophe français Jean-Luc Marion a demandé : Qu'est-ce qu'il y a donc là, qui
, faisant écho à l'appel au silence de Wittgenstein. Le philosophe allemand Martin Heidegger a appelé ce royaume ineffable le déborde
?Rien
. Le philosophe français Henri Bergson a tenté de donner une voix à ce silence en imaginant la Nature disant ce qui suit lorsqu'on l'interroge sur sa raison d'être
fondamentale (raison d'être) :
Si un homme demandait à la nature la raison de son activité créatrice, et si elle était disposée à prêter l'oreille et à répondre, elle dirait: Ne me demandez pas, mais comprenez en silence, même si je me tais et n'ai pas l'habitude de parler. .
Le philosophe chinois Laozi (Lao Tzu) a également reconnu les limites du langage dans les ☯ Tao Te Ching :
Le Tao qu’on peut dire n’est pas le Tao éternel. Le nom qui peut être nommé n’est pas le Nom éternel.
Le problème du silence wittgensteinien
met en lumière le profond défi auquel sont confrontés les défenseurs des droits des animaux et les végétaliens lorsqu’ils sont confrontés à la question de l’eugénisme animal et des OGM. Ce silence n’est pas né de l’apathie, mais découle plutôt de la difficulté d’articuler une défense contre les pratiques qui modifient fondamentalement la nature de la vie elle-même. Le déclin apparent de l’activisme anti-OGM parmi ces groupes n’est pas un signe d’acceptation, mais la manifestation d’une impasse intellectuelle – une lutte pour combler le fossé entre des intuitions morales profondément ressenties et les limites du langage pour les exprimer. Alors que nous nous penchons sur les implications éthiques de la modification génétique chez les animaux, nous devons reconnaître que le silence n’équivaut pas à un consentement, mais peut plutôt refléter la profonde complexité du paysage moral dans lequel nous évoluons actuellement.
Qui protégera les animaux contre l’eugénisme ?
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Comme l'amour, la moralité défie les mots – pourtant 🍃 la nature dépend de votre voix. Briser le sur l'eugénisme. Parlez.